Les tempêtes de cytokines.

Publié le par ryback


Mieux comprendre l’agressivité du H5N1

L a progression de l’épidémie de H5N1 en Indonésie illustre bien la virulence du virus chez l’homme : depuis 2005 il a tué 48 personnes sur 63 cas recensés dans l’archipel. Pour en savoir plus sur le pouvoir pathogène de ce virus, des chercheurs ont étudié des échantillons prélevés sur 18 patients infectés par le H5N1 au Vietnam en 2004 et 2005 et les ont comparés avec des échantillons prélevés sur des malades atteints de grippe classique.

Le H5N1 se reproduit en plus grande quantité que les virus humains de la grippe : la charge virale est très élevée dans la gorge des patients atteints de grippe aviaire. Le virus a aussi la capacité de déclencher une très forte réaction du système immunitaire, un phénomène baptisé ‘’tempête de cytokines’’ qui aggrave l’état du patient.

Lire un article du blog à ce sujet : http://www.influenza-h5n1.org/article-999351.html

Les cytokines sont des protéines qui servent de messagers entre les cellules. L’une de leurs fonctions est de moduler la réponse du système immunitaire. Lorsque ce mécanisme ce dérègle, la réponse du système immunitaire devient excessive et dangereuse pour le patient.

La capacité de la grippe à déclencher une telle tempête est soupçonnée depuis longtemps et a été montrée sur les souris.

L’équipe de Menno de Jong, chercheur de l’Université d’Oxford basé au Vietnam, en apporte une preuve chez l’homme: ces chercheurs ont trouvé des taux élevés de cytokines dans le sang des patients, en particulier chez les 13 qui ont succombé à l’infection.

S’ils sont administrés trop tard, les traitements antiviraux comme le Tamiflu ne peuvent enrayer la tempête de cytokines et sont inefficaces, commentent les chercheurs, qui publient leurs travaux cette semaine dans la revue Nature Medicine. Il faut donc administrer le traitement le plus tôt possible ou tenter de calmer le système immunitaire avec une autre molécule.

Ces travaux confirment par ailleurs que le virus H5N1 se répliquent davantage dans la partie basse du système respiratoire que dans la partie haute, comme le nez, pour les virus de la grippe saisonnière. Cela explique en partie pourquoi il ne se transmet pas facilement d’homme à homme.

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