Premiers cas de grippe aviaire dans les TAAF

Publié le par ryback

Premiers cas de grippe aviaire dans les TAAF


La découverte de deux cadavres de manchots au début de la semaine sur l’île de la Possession a jeté le trouble dans la communauté scientifique de la base Alfred-Faure.

Les premières analyses réalisées sur place font apparaître une forte suspicion de grippe aviaire.

Le “Marion-Dufresne” a dû être dérouté pour ramener à la Réunion les deux cadavres afin de mener des examens complémentaires. Son arrivée est prévue pour demain soir. Un vent de panique souffle depuis le début de la semaine sur la petite communauté scientifique de la base Alfred-Faure où deux cas suspects de grippe aviaire viennent d’être détectés.

 Lundi matin, deux cadavres de manchots ont été découverts à moins de 200 mètres des bâtiments de la base. Le fait est suffisamment inhabituel pour attirer l’attention des scientifiques qui séjournent jusqu’au mois d’août sur cette île de l’archipel de Crozet. “D’ordinaire, les manchots ne meurent pas sur terre, le véritable milieu naturel de ces oiseaux reste l’eau, ils viennent sur terre plutôt pour se reproduire”, expliquait hier au téléphone Pascal Martin, maître de conférence en ornithologie au Centre national d’études sur les oiseaux marins de Paris (CNEOM). C’est lui qui a recommandé aux équipes sur place de pratiquer des examens sur les deux cadavres. Par chance, lors de la dernière rotation du Marion-Dufresne qui avait quitté la Réunion le 19 mars dernier pour ravitailler les Terres australes et antarctique française (TAAF), un équipement complet de biologie moléculaire avait été livré à l’équipe du Professeur Chauron qui mène des recherches sur les manchots des îles françaises sub-antarctiques pour le compte de l’OMS.

Les résultats des premières analyses sont relativement inquiétants. Des traces du virus H5N1 ont été isolées dans la partie basse de l’appareil digestif de ces oiseaux marins. Ces résultats doivent encore être confirmés par une seconde analyse qui sera réalisée en métropole.

Comme il est impossible d’envoyer un avion de l’armée pour récupérer les prélèvements réalisés sur les cadavres, il a été décidé de détourner le Marion-Dufresne. Une décision prise par le ministre de la Santé Xavier Bertrand en concertation avec l’administrateur supérieur des TAAF.

UNE ÎLE PLACÉE EN QUARANTAINE

Le préfet Michel Champon n’a néanmoins pas souhaité confirmer cette suspicion de grippe aviaire dans la principale colonie de manchots de Crozet. Pourtant le retour du Marion-Dufresne, prévu initialement pour le 15 avril, a bel et bien été avancé. Le navire des TAAF est attendu à quai demain soir comme nous nous le sommes fait confirmer auprès des autorités maritimes du port de la Pointe des Galets. Quelques heures plus tard, les échantillons s’envoleront enfin en métropole où ils sont attendus à l’institut Pasteur de Lyon.

En attendant que le diagnostic soit confirmé, les trente-deux personnes qui vivent actuellement sur l’île de la Possession ont été placées en quarantaine. Une mesure assez simple à mettre en pratique, le seul accès à cette île de l’archipel de Crozet étant la voie maritime. Aucune piste d’atterrissage n’existe sur ce caillou de 140 km2 à 3 000 kilomètres des côtes réunionnaises. Un isolement que les scientifiques vont mettre à profit pour mener d’autres investigations en prélevant les selles des manchots. Après avoir identifié les spécimens suspects, isolés en marge de la colonie, à l’aide d’une bague, un toucher rectal devra être pratiqué pour prélever les matières fécales où se concentrent d’ordinaires les virus comme celui de la grippe aviaire. Pour limiter des risques de contamination humaine, les scientifiques prendront bien évidemment des gants avec les manchots qui n’ont rien de commun avec les phoques.


Une contamination atypique


On s’interroge sur le mode de contamination qui a pu toucher les manchots.

Le premier élément qui entre en ligne de compte est le fait que les TAAF soient l’un des derniers sanctuaires naturels de la planète.

On retrouve à Crozet les plus importantes concentrations d’oiseaux du monde, près de 25 millions viennent y nicher à l’abri des prédateurs. Parmi eux le Grand Albatros qui est certainement l’une des plus belles réussites de la nature en matière de vol. Avec ses trois mètres d’envergure, cet oiseau peut parcourir des milliers de kilomètres en profitant des vents. C’est vers lui que les scientifiques concentrent depuis quelques jours leurs recherches. Il semble être le plus susceptible d’avoir contracté le virus au voisinage d’oiseaux migrateurs qui contournent la pointe de l’Afrique du Sud avant de remonter vers l’Asie.

Les manchots royaux de Crozet auraient été contaminés en entrant en contact avec les déjections des albatros. Les risques de propagation de l’influenza aviaire sont loin d’être négligeables. Le manchot a un fort instinct grégaire. Il vit sur terre en colonies qui peuvent atteindre jusqu’à 100 000 individus. Dès que le diagnostic sera confirmé, la question de la vaccination massive de ces oiseaux marins va se poser. Elle nécessitera une logistique très importante. L’armée pourrait d’ailleurs apporter son concours. Les militaires envoyés de métropole pour participer à la démoustication de la Réunion pourraient se voir attribuer un nouvel ordre de mission : la vaccination des manchots.

Une opération à mener assez vite avant que l’épizootie ne s’étende aux autres districts des TAAF. On pense notamment aux manchots de la Terre Adélie où a été tourné le célèbre film La marche de l’empereur. Les réalisateurs du documentaire oscarisé ont d’ailleurs fait parvenir hier un communiqué au ministère de l’Outre-mer, pour annoncer leur volonté de participer financièrement à cette campagne de vaccination. De sources bien informées, il semblerait même que le ministre François Baroin ait décidé de revenir pour la sixième fois à la Réunion depuis le début de l’année et compte embarquer à bord du Marion-Dufresne qui va appareiller mardi avec 100 000 lots de vaccins.














Note ryback: Si ces résultats se confirment, il va falloir vraiment que les pays prennent une décision rapide concernant ce virus, il poursuit sa propagation tranquillement et les discours de certains pour des raisons purement économiques deviennent complètement hors sujet: Il faut agir et vite.

Source: article
Source: Informations sur cet archipel
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G
Bonsoir,<br /> Je suis allé sur le site des TAAF en début d'après-midi et j'ai posé la question sur la réalité de l'événement.... J'attends une réponse ;-)<br />  
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R
Si c'est le cas, je promet plusieurs tonnes d'émails de mécontentement. Faut pas pousser quand même !
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D
ne serait-ce pas les conséquences du 1er avril, jour des poissons d'avril
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