La grippe aviaire et la France: Les différents scénarios.

Publié le par ryback

Doses d’antiviraux disponibles, traitements préventifs ou curatifs, l’Institut de veille sanitaire envisage tous les scénarios au cas où l’épidémie arriverait sur le territoire.

La France, en cas de pandémie de grippe due à un nouveau virus, aurait assez de médicaments antiviraux pour tous les malades, mais les stocks seraient trop limités pour assurer une large prévention.

C’est ce que rappelle mardi l'Institut de veille sanitaire (InVS) dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), qui décrit l'impact escompté des antiviraux et des vaccins sur la maladie.

Sans traitement, il y aurait peut être 15 millions de personnes malades.

Présentant une version actualisée de son plan pandémie, le gouvernement a rappelé la semaine dernière qu’en « l’absence d'intervention sanitaire, le bilan pour la France pourrait s'établir entre 9 et 21 millions de malades (soit entre 15 et 35 % de la population). Entre 91.000 à 212.000 décès pourraient survenir en fin de pandémie ».

Le scénario de l'InVS confirme ces chiffres. Selon l’Institut, en l'absence de traitement ou de vaccin, la grippe pandémique pourrait frapper un quart de la population, soit près de 15 millions de personnes et provoquerait près de 600.000 hospitalisations et 118.500 décès, dont plus de 20% surviendraient chez les populations à risque, à savoir les personnes âgées, les malades, les jeunes enfants et les femmes enceintes.

La France a déjà constitué un stock de quelque 14 millions de traitements (140 millions de doses) de Tamiflu et de Relenza, deux antiviraux susceptibles d'agir contre un virus grippal pandémique qui pourrait apparaître si, par exemple, le virus aviaire s'adaptait à l'homme. Une réserve totale de 33 millions de traitements (330 millions de doses) d'antiviraux est promise pour 2007.

La solution la plus efficace, qui permettrait d’éviter 73 % des décès, serait de vacciner toute la population avec deux injections, mais « il est peu vraisemblable qu'un vaccin spécifique de la souche pandémique (c'est-à-dire adapté) soit disponible au moment où la pandémie atteindrait la France », souligne l'InVS.

En cas de pandémie, les 3,6 millions de professionnels (santé, secours, sécurité, transports...) seront les premiers à bénéficier d’un vaccin ou d’un traitement.

Cela impliquerait d'y consacrer 510 millions de doses d'antiviraux, mais permettrait d'éviter la grande majorité des 6.400 décès attendus dans ce groupe.

Pour les populations à risque, estimées à 8,7 millions, l’utilisation des traitements en prévention serait deux fois plus efficace que les traitements donnés de façon curative.

L’institut indique cependant que les traitements curatifs seront probablement préférés aux traitements préventifs, « pour des contraintes de disponibilité en traitements viraux ». Le nombre de doses nécessaires pour éviter un décès est « au minimum dix fois moindre pour la stratégie curative que pour la stratégie préventive ».

Se limiter à un traitement curatif, une fois ces personnes fragiles déjà grippées, nécessiterait seulement 15 millions de doses d'antiviral contre 295,3 millions pour un traitement préventif, mais ne permettrait d'éviter que 8.400 décès contre 16 000 si ces personnes avaient reçu un traitement en amont.

Les populations à risque seront probablement invitées à « demeurer autant que possible à domicile et à porter un masque de protection lors de situations d’expositions ».

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