La situation en RUSSIE est elle vraiment sous contrôle?

Publié le par ryback

Ceci est un article édifiant et reflétant un aspect de la situation en RUSSIE quelque peu inquiétant  de Mme Lorraine MILLOT, journaliste au journal LIBERATION.

Je ne cite que des passages, pour l'article complet, cliquez sur le lien ICI

Koupino (Sibérie) envoyée spéciale.

«Mais que voulez-vous voir chez nous? Nous n'avons pas de problème de grippe aviaire. Nous venons de lever la quarantaine. Tout est réglé !» Au téléphone, Boris Serdioukov, responsable des questions agricoles de Koupino (sud de la Russie), n'est pas vraiment engageant. Depuis juillet, son district est pourtant l'un des épicentres de l'épizootie de grippe aviaire en Russie : des milliers de volatiles en sont morts, plus de 30 000 ont dû être abattus... mais ce fonctionnaire assure que «tout est réglé» et il raccroche.

Les personnes habitant dans cette région ne savent rien de la maladie. C' est un comble!!!!!

Au loin, cette jurnaliste distingue  une épaisse fumée noire qui s'élève d'un bâtiment. «Il n'y a pas de grippe aviaire chez nous, assure Sergueï Founikov, le directeur de l'exploitation. Mais vous n'entrerez pas chez moi sans l'accord des autorités sanitaires.» Et la fumée ? «Euh... nous faisons des réparations... du bitume», répond le chef de cette exploitation privée. Juste avant, son vétérinaire avait reconnu, à demi-mot à travers la grille, que la grippe était bel et bien en train de ravager l'élevage et qu'ils brûlaient les canards morts. (Pfffffff, alors là, c'est le bouquet quand même !)

Le vétérinaire en chef de KOUPINO, M. Guennadi Ivantcheko, indique que l'exploitation Founikov, dont  les oies et  canards picoraient au bord du lac ont probablement été contaminés par les oies et les canards sauvages. Les 2 000 oies et les 3 000 canards de cet éleveur vont être exterminés, assure le vétérinaire : «Il n'a pas encore donné son accord pour les tuer car il voudrait des indemnisations. Mais le district n'a plus d'argent. Je dois lui annoncer qu'il ne recevra rien. Il aurait dû s'assurer.»

«Le village est comme mort»

Dans le district de Koupino, trois villages où le virus H5N1, transmissible à l'homme, a été diagnostiqué en juillet ont été sérieusement nettoyés. A Kopkoul, par exemple, à une vingtaine de kilomètres de Koupino, toute la volaille domestique a été exterminée et les basses-cours désinfectées. Pour quelque 300 volatiles morts de la grippe, près de 15 000 têtes ont été abattues, indique le vétérinaire du district. Sans ses poules, canards et oies qui peuplent les rues des villages russes aux beaux jours, Kopkoul est un village fantôme. «Le village est comme mort, soupire Lioubov Viertkova, 47 ans, babouchka qui ­ comme nombre d'habitants ­ avait accumulé au fil des ans une fière basse-cour de 230 poules et 117 canards. La plupart, je les avais reçus de l'ex-kolkhoze où je m'occupe des veaux. Ils ne nous paient qu'une fraction de nos salaires, environ 1 000 roubles par mois (28 euros), et nous font des dons en nature. Notre volaille, c'est ce que nous pensions manger cet hiver.»  Note ryback: cette situation dans un pays occidental est relativement inquiétante, imaginons les pays d'afrique lorsque les oiseaux migrateurs y seront, si aucune aide ou surveillance digne de ce nom n'est présente, la situation ne pourra qu'empirer.

Les habitants de Kopkoul reconnaissent avoir été correctement indemnisés : ils ont reçu 100 roubles (2,80 euros) par poule et 150 par canard (4,20 euros) sacrifié, soit presque les prix sur les marchés locaux. Mais Liouda, l'une des premières fermières du village à avoir alerté les autorités locales, se souvient qu'elles ont été lentes à réagir : «En juin, quand nous avons vu nos poules et nos dindes bleuir, s'affaisser et mourir les unes après les autres, nous les avons amenées aux services sanitaires. Pour eux, ce n'était rien. "Des vers intestinaux", disaient-ils !» Il a fallu plusieurs semaines, rappelle cette fermière, pour que la grippe soit diagnostiquée et que ses oies et ses canards, curieusement restés en bonne santé, soient abattus.

Ni viande, ni oeufs crus

«Dans notre village, toute la volaille a été tuée, mais à 25 ou 40 kilomètres d'ici, elle se promène toujours à l'air libre, s'étonne aussi Natalia, 38 ans, une autre fermière qui aurait préféré garder sa basse-cour. Tout simplement parce que l'Etat n'a pas assez d'argent pour indemniser plus de fermiers !», soupçonne-t-elle. Hormis les abattages, plusieurs mesures de précaution ont été prises dans la région de Koupino, assure le vétérinaire Guennadi Ivantcheko : «Nous avons donné consigne d'enfermer la volaille dans les poulaillers. Nous expliquons qu'il faut se laver les mains régulièrement et ne pas manger de viande ni d'oeufs crus. La chasse aux oiseaux sauvages restera interdite cet automne. Nous aurions voulu l'anticiper, pour réduire le nombre d'animaux contaminés, mais les experts de Moscou nous ont dit qu'il fallait l'interdire, pour éviter que les oiseaux effrayés ne s'enfuient vers d'autres régions

Comme toujours en Russie, ces consignes de précaution sont très peu respectées. Alors qu'aux Pays-Bas, à plus de 4 000 kilomètres de la région, toute la volaille a été confinée sous toit, dans le district de Koupino ­ épicentre russe de la grippe ­ on peut encore voir poules, oies et canards domestiques picorer tranquillement autour des villages, où ils croisent leurs congénères sauvages. L'épizootie est-elle vraiment sous contrôle dans cette région russe ? Guennadi Ivantcheko, le vétérinaire en chef, répond d'une moue qui veut tout dire : «Nous l'espérons !»

 

 


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