erreur acheminement d'une souche H2N2 en avril 2005.

Publié le par ryback

Il était une fois,  le 14 avril 2005:

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé plus de 3.700 laboratoires mondiaux à détruire des échantillons potentiellement mortels du virus de la grippe de 1957-58, envoyés depuis les Etats-Unis apparemment à la faveur d'une lacune dans les mesures de protection.

"Il y a un risque faible mais réel que cela déclenche une épidémie", a averti Maria Cheng, porte-parole de l'OMS. Le virus de 1957-58, nommé H2N2, a fait entre un million et quatre millions de morts dans le monde avant de disparaître en 1968. Les personnes nées après 1968 n'ont qu'une immunité nulle ou limitée face à ce virus, qui ne figure plus dans les vaccins actuels contre la grippe, selon l'OMS.

Chaque année, les épidémies de grippe font des centaines de milliers de morts dans le monde.

Les échantillons du virus responsables de la grippe asiatique de 1957 ont été envoyés par erreur plus à 6.400 laboratoires dans le monde, principalement aux Etats-Unis, ont indiqué mercredi les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies infectueuses (CDC).

"Bien que les risques soient faibles, nous faisons tout ce que nous pouvons pour être sûrs qu'il n'y a pas de danger pour la santé humaine", a déclaré Julie Gerberding, directrice des CDC dans une conférence de presse.

Un seul laboratoire en France a reçu une souche du virus grippal A/H2N2, responsable de la pandémie de grippe dite asiatique en 1957-58, ont indiqué mercredi soir les autorités françaises. "Les deux centres nationaux de référence de la grippe n'ont détecté récemment aucun virus grippal A/H2N2 en France", a précisé la Direction générale de la santé (DGS) dans un communiqué.

Les Chiliens "doivent être tranquilles, ce sont des procédures sanitaires habituelles effectuées au niveau mondial car il existe une coordination permanente des réseaux de laboratoires", a expliqué de son côté le ministre chilien de la Santé Pedro Garcia.

Le Mexique a localisé et détruit les échantillons du virus reçus par erreur des Etats-Unis, a annoncé pour sa part le ministère mexicain de la Santé.

Enfin, les laboratoires canadiens qui avaient reçu des échantillons du virus les ont détruits, a annoncé mercredi l'Agence de santé publique du Canada. "Tous les laboratoires au Canada qui ont reçu ces matériaux les ont maintenant détruits", a assuré l'agence dans un communiqué.

Les échantillons ont été expédiés en octobre par le Collège des pathologistes américains (CAP) mais le problème n'a été découvert que le mois dernier par le Laboratoire national de microbiologie du Canada. Jusqu'à présent, aucun cas de contamination n'a été rapporté parmi les employés des laboratoires concernés.

"La probabilité d'une infection de grippe contractée en laboratoire est considérée comme faible quand les précautions de sécurité adéquates sont respectées. Le risque pour la population dans son ensemble est également considéré comme faible", a souligné l'OMS dans un communiqué.

Le gouvernement américain a appelé le 8 avril tous les laboratoires concernés à détruire ces échantillons. Un second message envoyé le 12 avril a demandé que tout cas de maladie respiratoire dans les labos "fasse l'objet d'une enquête et soit notifié aux autorités", selon la même source.

Selon Mme Cheng, 90% des laboratoires concernés se trouvent en Amérique du Nord, et seulement 61 dans 16 pays d'Asie, d'Europe, d'Amérique latine et du Moyen-Orient.

Tous les échantillons devraient être détruits d'ici à vendredi, a déclaré à la presse le spécialiste de la grippe à l'OMS, Klaus Stohr. Outre le Canada, plusieurs pays, comme le Brésil, Singapour, Hong Kong et la Corée du Sud ont déjà achevé leur élimination.

Aux Etats-Unis, le président George W. Bush considère que la destruction de ces virus est une "haute priorité", a fait savoir la Maison Blanche. Selon l'OMS, les échantillons ont été distribués de manière légale et délibérée par le CAP dans le cadre de tests de routine destinés à mettre à l'épreuve la capacité de détection des laboratoires participant à ce type d'exercice.

Les laboratoires concernés savaient qu'ils avaient affaire à un virus grippal mais ils ne savaient pas lequel. Plusieurs laboratoires ont annoncé au CAP qu'ils avaient identifié le virus et n'ont pas donné l'alerte, selon M. Stohr. "Légalement, cela ne pose pas de problème. D'un point de vue épidémiologique et de l'évaluation des risques, ce n'est peut-être pas une bonne idée d'avoir fait ça", a-t-il fait observer.

L'incident pose la question du niveau d'alerte correspondant à chaque virus. Aux Etats-Unis, le H2N2 est évalué au niveau de risque 2, alors qu'il est déjà inscrit au niveau 3 par plusieurs pays qui le jugent plus dangereux. "A l'avenir, nous devrons certainement étudier ce problème et l'OMS fera des recommandations" pour faire en sorte que cette souche soit évaluée à un niveau de risque plus élevé, a déclaré M. Stohr.

Il a précisé qu'une annonce publique avait été retardée jusqu'à ce que la destruction des échantillons soit bien engagée, afin d'éviter que le virus n'attire la convoitise d'éventuels terroristes.

note ryback: Ba tiens, il parait que des souches de vieilles maladies sont toujours dans des laboratoires, espérons qu'il n'y ai pas d'envoi par erreur de ce type, c'est limite quand même.

 
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