Grippe aviaire: Ne pas rester contemplatifs.

Publié le par ryback

L’Institut national de veille sanitaire (InVS) a réuni à Paris environ 300 professionnels de la santé ( médecins libéraux et hospitaliers spécialistes des maladies infectieuses, biologistes et représentants d’institutions partenaires ) pour un colloque intitulé : « Anticipation, détection et réponse aux risques infectieux émergents ».

Lors de ce colloque, voici quelques réponses pouvant résumer succintement la situation:

Q - Vous parlez d’anticipation. Or, l’histoire du Sras (syndrome respiratoire aigü sévère) en montre les limites…
R - Certes, on ne peut pas toujours anticiper la survenue d’un nouvel agent infectieux. Le Sras est l’exemple type d’un virus, totalement inconnu, qui a émergé brutalement en Chine. Il s’est rapidement propagé dans de multiples pays, notamment parce qu’un malade hautement contagieux a séjourné dans un hôtel international à Singapour.
Mais l’anticipation peut aussi porter sur les facteurs de diffusion, de dissémination et de gravité. Elle doit se décliner à travers les divers moments de caractérisation d’une menace.



Q -
Cela veut-il dire que la détection est primordiale ?
R - Oui et, elle aussi, se décline à plusieurs niveaux. On peut repérer une accumulation de malades, sans connaître l’origine de l’épidémie. Comme pour le Sras. Il a alors fallu réagir très vite et demander aux laboratoires de référence d’identifier l’agent pathogène. Ce qui a supposé de faire des prélèvements chez les patients, alors que la maladie en tuait un grand nombre. La mise en évidence d’un coronavirus a pris plusieurs semaines.
En revanche, pour le chikungunia, le virus a été découvert en 1952, en Tanzanie. Il avait déjà donné des épidémies en Afrique et en Asie. Quand il a « flambé » à la Réunion et à Mayotte, début 2006, nous avons donné l’alerte. Mais personne n’imaginait qu’il puisse faire autant de ravages.



Q –
Et pour la grippe aviaire, n’avez-vous pas finalement le sentiment d’être trop alarmiste ?
R - En matière de veille sanitaire, on nous reproche toujours d’en faire trop ou pas assez. Pour la grippe aviaire, quasiment tous les virologues estiment qu’une pandémie sévère arrivera forcément. Reste à savoir quand. Pour faire face au risque d’un tel « tsunami », il serait ridicule de rester contemplatif ou de bâtir des châteaux de sable. Alors, nous avons choisi de construire des digues, capables de résister au choc.

Note: Cette dernière phrase démontre bien la démarche de la veille sanitaire. C'est de toutes les façons une obligation que de se préparer au nom du principe de précaution et un devoir des autorités sanitaires pour les populations.

source: Le point.fr

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