H5N1: Augmentation des pays touchés, du nombre de cas humains sans risque pour une pandémie.
Le Dr David Nabarro a réaffirmé que son avertissement, l'année dernière, qu'une mutation du virus pourrait causer une pandémie humaine et tuer des millions de personnes n'était pas "exagéré".
La période actuelle est au contraire "un magnifique espace pour souffler, dans lequel nous pouvons nous préparer afin de pouvoir s'en occuper lorsque la pandémie arrivera", a estimé le Dr Nabarro, qui s'est félicité des "énormes efforts" concertés contre le virus. Mentionnant l'arrêt des exportations et importations d'oiseaux entre pays concernés, la capacité à tenir différents groupes d'oiseaux séparés, ainsi que la volonté d'abattre les animaux dès qu'un foyer est découvert, il a évoqué la mobilisation internationale la plus importante qu'il ait vue de sa carrière.
Reste que depuis le début de l'épizootie en 2003, le virus a ravagé les stocks de volailles de par le monde, à l'exception des Amériques, tuant des millions de poulets, canards, oies et autres volatiles, a déclaré le Dr Nabarro lors d'une conférence de presse.
"La tendance est que le nombre de décès par mois semble s'accroître globalement pour le moment (...) et c'est en premier lieu en raison du nombre élevé de morts en Indonésie", a ajouté le médecin. L'Indonésie est le pays le plus touché du monde, avec 55 décès humains et la présence du virus dans 30 provinces sur 33.
Selon le Dr Nabarro, le virus restera un sujet de santé animale très important pendant les cinq, voire les dix années à venir, car il est extrêmement virulent et peut survivre chez certains types d'oiseaux sans provoquer de symptôme pendant de longues périodes.
Les experts estiment qu'il faudra également cinq à dix ans pour changer les méthodes d'élevages de volailles, une des mesures capables d'enrayer l'épizootie, en particulier dans les pays où les oiseaux domestiques sont nombreux et ont tendance à vivre à proximité des humains, a déclaré David Nabarro.
Félicitant les autorités vietnamiennes et thaïlandaises, le Dr Nabarro s'est inquiété de la situation en Indonésie, mais également dans certains pays africains, où on connaît mal la capacité à réagir à la grippe aviaire.
Par ailleurs, il a déclaré que les continents américains, épargnés jusqu'ici, devraient rester vigilants dans les mois d'hiver à venir, lorsque commenceront les migrations d'oiseaux en provenance du nord, notamment d'Alaska.
source: La tribune via AP