Les accusations sur les canards sauvages cachent elles quelque chose ?

Publié le par ryback

Grippe aviaire : pourquoi on a tout mis sur le dos des canards sauvages

Voici des passages d'un article du MONDE.

Comment parler, au mieux et au plus grand nombre, de cette nouvelle réalité épidémiologique qu'est la grippe aviaire ? Depuis plus d'un an, cette épizootie en constante progression - associée au risque d'émergence d'une pandémie meurtrière - fait l'objet d'une large couverture médiatique internationale. Son extension renvoie en effet, de manière récurrente, à l'annonce d'une possible catastrophe planétaire pour l'espèce humaine.

Certains médias en viennent aujourd'hui à s'interroger sur leur couverture du phénomène. Demain, les organes d'information pourraient-ils être accusés d'avoir alimenté une forme de désir collectif de catastrophe ?

"De manière générale, j'estime que la presse n'est jamais véritablement coupable des informations qu'elle fabrique et qu'elle diffuse, dès lors que l'on considère que cette presse n'est, pour l'essentiel, qu'une forme de caisse de résonance de la puissance et des inconséquences des responsables politiques et professionnels, souligne le professeur Alain Goudeau, chef du département de bactériologie-virologie du CHU de Tours (Indre-et-Loire). De ce point de vue, la progression de l'épizootie de grippe aviaire et les menaces qui y sont liées n'ont pas échappé à la règle."


Olivier Dehorter, ornithologue au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), ne dit pas autre chose. Il souligne le rôle prépondérant joué par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la médiatisation de l'épizootie. "Certains scientifiques ont réellement eu le sentiment que l'OMS montait cette histoire de grippe aviaire en épingle pour des questions liées à son budget, qui a été réduit ces dernières années", dit-il. "Les documents émanant de l'Organisation à destination des scientifiques ont d'ailleurs parfois été perçus comme moins alarmants que les communiqués de presse", ajoute M. Dehorter, rejoignant l'analyse de plusieurs experts français.

Surmédiatisée, l'épizootie de grippe aviaire a-t-elle pour autant été maltraitée ?

"Au début, il y a eu beaucoup de confusion : des médecins étaient interrogés sur des questions vétérinaires, ce qui a contribué à créer un flou entre la maladie animale et une possible pandémie humaine, estime François Moutou, épidémiologiste à l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Par ailleurs, certains aspects ont été sous-traités comme, par exemple, les immenses problèmes économiques posés par l'épizootie dans les pays pauvres."


D'autres aspects, notamment le rôle des oiseaux migrateurs dans la propagation de la maladie vers l'Europe et l'Afrique ont été largement abordés dans les médias. Trop ? "A un moment donné, l'attention s'est focalisée sur les oiseaux sauvages et a totalement occulté les possibles causes humaines de la diffusion de l'épizootie, que ce soit le commerce légal ou les trafics de volailles", dit Guy Jarry, ancien directeur adjoint du Centre de recherche sur la biologie des populations d'oiseaux (CRBPO).

La faute aux seuls journalistes ? Pas seulement.............

Pour la suite merci de cliquez ici pour arriver directement sur cet article rédigé par Stéphane Foucart et Jean-Yves Nau.
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R
Nous sommes tous coupables d'un point de vue médiatique à quelque niveau que ce soit. Mais, nous n'en sommes pas à une chasse aux sorcières car ce virus est reellement dangereux car il n'a pas d'antidote vu qu'il n'est pas justement transmissibe à l'homme. Comme vous le pensez, il faut simplement faire preuve d'une vigilence pointue car même si en france tout va bien, ce n'est pas le cas ailleurs......
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M
Après tous les articles annonçant la catastrophe qui pululaient depuis des mois, je suis ravi de voir que les articles raisonnés et raisonnables commencent à arriver.<br /> Ils conduiront j'espère à une autocritique de ce qui s'est passé, et à prendre conscience de la réalité.<br /> Il faut certes rester vigilants avec la grippe aviaire, mais ni plus ni moins qu'avec d'autres fléaux et risques non médiatisés.
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